Depuis une dizaine de jours, des combats ont éclaté au Soudan entre les forces gouvernementales et les rebelles. Les violences ont poussé plusieurs pays africains à lancer des opérations de rapatriement pour évacuer leurs ressortissants. C’est un désastre humanitaire en perspective qui est décrié par les organisations internationales. Dans cet article, nous allons analyser les raisons et les conséquences de cette situation.
Pourquoi des pays africains rapatrient-ils leurs ressortissants ?
Le Soudan est un pays qui a connu de nombreuses guerres civiles depuis son indépendance en 1956. La dernière en date est celle qui a éclaté au Darfour en 2003. Le conflit actuel dans la région du Tigré rappelle ces tragédies. Les combats ont déjà fait plusieurs milliers de morts et poussé près de 40 000 personnes à se réfugier en Éthiopie voisine selon les Nations unies. Les organisations humanitaires craignent une catastrophe humanitaire sans précédent si les violences se poursuivent.
Devant cette situation, certains pays comme l’Éthiopie et le Tchad ont lancé des opérations de rapatriement pour évacuer leurs ressortissants. Cette décision est motivée par le souci de protéger leurs concitoyens face aux violences qui s’intensifient. D’autres pays comme le Kenya ont appelé leurs ressortissants à quitter la zone des combats.
Le rapatriement des populations africaines est également motivé par le manque d’infrastructures sanitaires capables de faire face à l’épidémie de Covid-19 dans la région. Certaines familles ont ainsi choisi de rentrer chez elles pour éviter d’être bloquées dans des zones de combats sans possibilité de se soigner en cas de contamination.
Quelles sont les conséquences pour les populations concernées ?
Les populations africaines qui fuient les combats notamment au Soudan risquent de se retrouver dans une situation difficile une fois arrivées dans leur pays d’origine ou d’accueil. Pour certaines, il s’agit de repartir presque de zéro après avoir tout perdu lors de leur fuite. La guerre civile au Soudan a déjà provoqué la mort de plus de 300 000 personnes depuis 2003 et entraîné des déplacements massifs de populations.
Les réfugiés risquent également de subir des violences sexuelles, de la part des groupes armés. Les femmes et les jeunes filles sont souvent les premières victimes de ces exactions. Les organisations humanitaires ont déjà dénoncé ces pratiques et appellent à une action internationale pour protéger les plus vulnérables.
Enfin, l’épidémie de Covid-19 qui sévit dans la région risque de se propager encore plus vite avec les mouvements de populations. Les centres de rapatriement sont souvent bondés et ne respectent pas forcément les mesures sanitaires. Les populations concernées risquent ainsi de contracter le virus lors de leur voyage ou de l’importer dans leur pays d’origine.
Quelles solutions pour éviter une catastrophe humanitaire ?
Face à l’escalade de la violence, les organisations internationales ont appelé les belligérants à respecter les principes de droit international humanitaire et à protéger les populations civiles. Les organisations humanitaires sont également mobilisées pour apporter une aide aux réfugiés et aux populations déplacées.
Les pays africains qui rapatrient leurs ressortissants doivent également prendre des mesures pour leur assurer une réintégration en toute sécurité. Il s’agit notamment de fournir un appui psychosocial aux victimes des violences, de reconstruire des maisons et des infrastructures de base ou de faciliter l’accès à l’eau potable et à une alimentation saine.
Enfin, pour éviter une catastrophe sanitaire, il est crucial que les centres de rapatriement soient mieux équipés en matériel de protection et en infrastructures sanitaires. Les pays de la région doivent également renforcer leur coopération pour lutter contre la propagation du virus et aider les populations les plus affectées.
Le conflit qui éclate au Soudan est un exemple supplémentaire des drames que peut engendrer la guerre civile en Afrique. Les populations civiles sont les premières victimes de cette situation. Les pays africains qui lancent des opérations de rapatriement tentent de protéger leur population face aux violences qui s’intensifient. Cependant, ces mouvements de populations risquent eux aussi de provoquer une catastrophe humanitaire. Il est essentiel que la communauté internationale agisse rapidement pour protéger les populations vulnérables et éviter une propagation encore plus rapide du virus.